Rédigé entre 1953 et 1960, le présent essai montre qu'on ne peut réduire Corbin à un simple historien de la philosophie. Si les Macrobe de l'Antiquité tardive et les Pléthon de l'époque byzantine ont ponctué son œuvre, ce fut pour aider à réactualiser le néoplatonisme au cœur de nos débats. Devenu orientaliste, Corbin dérangea plus qu'un antimoderne. Comme Sartre, il n'en appela ni à la Vérité ni à l'Absolu, et se saisit d'un discours particulier ; mais ce discours, c'est en Iran qu'il est allé le chercher. Son livre prête en effet au néoplatonisme de ce pays une mission spirituelle faisant résonner le passé préislamique (l'Iran mazdéen) dans la gnose de l'École d'Ispahan (l'Iran shî'ite). Quand le paganisme se voit concilié avec le monothéisme, un tel dépassement permet, plutôt que brandir le concret contre l'abstrait, de s'ouvrir enfin au vrai. Loin d'être une métaphore, le vrai recouvre, pour Corbin, un événement à prendre à sa source. Là où l'on opposa à l'existentialisme un vain réenchantement du monde, la dialectique de ce livre, plus radicale et réaliste, invite à s'engager dans le monde imaginal. Le lecteur en découvrira une charte vive d'actualité.

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Corps spirituel et Terre céleste : De l’Iran Mazdéen à l’Iran Shiite

Le chiisme duodécimain (douze imams) est la principale secte de l'islam chiite. Il croit en l'imamat de douze imams, descendants du prophète Mahomet. Ces imams, en tant que dirigeants infaillibles et successeurs directs de Mahomet, sont chargés de guider la société et d'interpréter la religion. La croyance la plus importante des chiites duodécimains concernant les imams est la croyance en l'émergence du douzième et dernier imam, le Mahdi, qui instaurera la justice et l'équité dans le monde. Cette secte est connue comme le groupe le plus important parmi les chiites et compte de nombreux adeptes en Iran, en Irak, en Azerbaïdjan et dans d'autres régions du monde.

Le Shiisme duodécimain

Henry Corbin (14 avril 1903 - 7 octobre 1978) était un philosophe français, théologien, iranologue et professeur d'études islamiques à l'École pratique des hautes études à Paris, France.
Corbin est né à Paris en avril 1903. Bien qu'il soit protestant de naissance, il a été éduqué dans la tradition catholique et à l'âge de 19 ans a reçu un certificat en philosophie scolastique de l'Institut catholique de Paris. Trois ans plus tard, il passe sa "licence de philosophie" auprès du thomiste Étienne Gilson. En 1928, il rencontre Louis Massignon, directeur des études islamiques à la Sorbonne, et c'est lui qui présente à Corbin les écrits de Suhrawardi, le mystique et philosophe persan du XIIe siècle dont l'œuvre va profondément marquer le cours de la vie de Corbin. Des années plus tard, Corbin a déclaré: "Grâce à ma rencontre avec Suhrawardi, mon destin spirituel pour le passage à travers ce monde a été scellé. Le platonisme, exprimé en termes d'angélologie zoroastrienne de l'ancienne Perse, a illuminé le chemin que je cherchais."
Corbin est chargé de réorienter l'étude de la philosophie islamique dans son ensemble. Dans son Histoire de la philosophie islamique (1964), il a contesté l'opinion commune selon laquelle la philosophie chez les musulmans a pris fin après Ibn Rushd.

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Henry Corbin

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