les motifs du mariage du Prophète (s) avec Khadîja (as)
les motifs du mariage du Prophète (s) avec Khadîja (as)
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Al-Sahîh min sîra al-Nabî al-a?zâm,
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Les motifs du mariage du Prophète (s) avec Khadîja (as) Suivi de Les deux épouses de ‘Othmân sont-elles des filles du Prophète (s) ?
Les motifs du mariage du Prophète (s) avec Khadîja (as)
Au sujet des motifs du mariage du Prophète (s) à Khadîja (as), certains orientalistes ont invoqué la question de sa fortune, clamant que le dessein du Prophète (s) concernant ce mariage était de mettre la main sur la fortune de Khadîja (as) ! Ce discours est absolument infondé et l’histoire elle-même constitue la meilleure preuve permettant d’écarter cette question. Premièrement, c’est Khadîja (as) qui demande le noble Envoyé (s) et non le contraire. Deuxièmement, tout au long de la vie du Prophète (s), jamais on ne le voit agir à des fins matérielles. Troisièmement, le grand respect que le Prophète (s) a pour Khadîja (as) – et ce même après sa mort – ainsi que sa vénération pour elle, témoignent que son intention en l’épousant ne vise pas les biens ni le profit. Il s’est au contraire marié à Khadîja (as) pour ses munificences morales. Maintenant, si l’on considère le dessein visé par Khadîja (as) dans ce mariage, il s’agit également assurément d’un dessein spirituel : Khadîja (as) est une femme riche, elle dispose d’une certaine position sociale, si donc elle veut se marier au Prophète (s) à des fins matérielles, alors qu’il ne possède rien, alors qu’il est orphelin, il est sûr qu’elle ne va pas réaliser son but. Maintenant, si elle se marie à lui pour des motifs tels que la beauté du Prophète (s), sa renommée ou autre, elle peut aussi bien parvenir à ses fins en en épousant un autre, dont la beauté extérieure est supérieure à celle du Prophète (s), et dont la renommée en ce monde dépasse largement celle de l’Envoyé (s).
Se marier avec son Excellence (s) pour sa renommée concernant sa bonne garde des dépôts, le fait qu’il accomplisse des miracles, sa bonne moralité, sont là les motifs d’un mariage à des fins spirituelles et non matérielles.
Il est étonnant de constater qu’ici, Halabî– comme sur d’autres sujets – tient également un discours qui s’oppose aux croyances des musulmans, ainsi qu’à l’histoire véridique. Un discours faisant mal au cœur de toute personne indépendante et connaissant quelque peu l’épouse du noble Prophète (s), Khadîja la grande (as). Il écrit dans son livre, Al-Sîra : « Le noble Envoyé (s), avant le mariage, entra chez Khadîja (as) lorsqu’elle lui prit la main et la posa sur sa propre poitrine. » Il écrit ailleurs : « L’oncle paternel de Khadîja (as) était opposé à ce qu’elle épouse l’orphelin d’Abû Tâleb. C’est pourquoi Khadîja (as) usa d’une supercherie, le fit boire, et c’est en état d’ébriété qu’il offrit Khadîja (as) en mariage à Mohammad (s). Ce n’est que lorsqu’il revint à lui qu’il se trouva face à ce qu’il avait fait ! »
Ces propos de Halabî ne s’accordent à aucun titre à ce que l’on trouve dans l’histoire à propos de la pureté et de la droiture morale de Khadîja (as). Cela ne s’accorde pas en particulier au respect dont le noble Prophète (s) fait montre à maintes reprises à l’égard de Khadîja (as) et dont il mentionne souvent les perfections morales. Ce sont ce genre de propos infondés qui fournissent aux orientalistes le prétexte pour qu’eux aussi commettent ces injustices vis-à-vis de la vérité des musulmans, et écrivent ce qu’ils veulent. Et c’est pourquoi rien ne meurtrit davantage que ce genre de propos dont on doit absolument empêcher l’entrée dans l’histoire.
Les enfants donnés au Prophète (s) par Khadîja (as)
Selon l’Imâm al-Bâqer (as) : « Le noble Envoyé (s) a eu des enfants de Khadîja (as) : Qâsem, Tâher, Omm Kolthûm, Roqayya, Zaynab et Fâtima (as). » (Qorb al-Isnâd, p. 27).
Il est également rapporté de l’Imâm al-Sâdeq (a) : « L’Envoyé de Dieu (s) a eu des enfants (dont les noms sont les suivants) : Qâsem, Tâher (que l’on appelle aussi ‘Abdallâh), Omm Kolthûm, Roqayya, Zaynab et Fâtima (as). » (Khisâl, Vol. 2, p. 37).
Tabarsî écrit : « ‘Abdallâh est le premier enfant que Khadîja (as) attend de lui, celui que l’on appelle Tayyeb ou Tâher. Les gens se trompent lorsqu’ils disent que Khadîja (as) a mis au monde quatre fils appelés Qâsem, ‘Abdallâh, Tayyeb et Tâher, alors qu’elle n’a eu que deux fils du Prophète (s), qui sont ces mêmes ‘Abdallâh et Qâsem. Il a été dit que Qâsem est le premier, l’aîné des enfants du noble Envoyé (s), celui qui lui a donné son surnom (1) . De même, il a eu quatre filles nommées Zaynab, Roqayya, Omm Kolthûm et Fâtima (as). »
Ibn Shahr A^shûb, Ya?qûbî, Kâzerûnî, Mas?ûdî, et d’autres ont également retenu cette tradition, citant ces mêmes enfants comme ayant été donnés au noble Envoyé (s) par Khadîja (as). Il arrive bien entendu que surviennent quelques divergences dans l’ordre de la naissance des enfants. Face à cette tradition, il en existe une autre qui considère Roqayya et Zaynab comme des belles-filles du Prophète (s).
Une tradition dit que Khadîja (as) a une sœur appelée Hâla. Hâla est mariée à un homme de la tribu des Tamîm nommé Abû Hind. Abû Hind a deux filles, Zaynab et Roqayya, de son autre épouse. Lorsqu’Abû Hind et cette femme quittent ce monde, Hâla vient auprès de Khadîja (as) accompagnée de Roqayya et de Zaynab et vivent avec elle jusqu’à ce que Hâla quitte ce monde à son tour. Ses deux filles grandissent dans le giron de Khadîja (as) et de l’Envoyé de Dieu (s). Par conséquent d’après cette tradition, il ne s’agirait pas des filles du Prophète (s), mais de ses belles-filles.
Les deux épouses de ‘Othmân sont-elles des filles du Prophète (s) ?
Il est certain que ses épouses ne sont pas filles du Prophète (s). Car premièrement, certaines traditions historiques considèrent Roqayya comme une belle-fille du Prophète (s), et c’est pourquoi si ‘Othmân l’a réellement épousée, il a épousé une belle-fille du Prophète (s), et non une de ses filles. Deuxièmement, selon ce qu’ont rapporté les différents historiens, y compris Moqaddasî, tous les enfants de l’Envoyé de Dieu (s) nés de Khadîja (as), à l’exception de son fils aîné, ont vu le jour après l’Hégire. Ainsi, comment pouvons-nous accepter le propos d’un individu affirmant que Roqayya et Omm Kolthûm se sont mariées aux fils d’Abû Lahab durant la Jâhiliya (2) pour ensuite se séparer d’eux après l’avènement de l’islam et se marier à ‘Othmân ? Il est intéressant de savoir que le même Moqaddasî dit ailleurs : « …et l’Envoyé de Dieu (s) maria Roqayya à ‘Othmân ibn ‘Affân. Elle participa avec lui aux deux émigrations en Abyssinie… » (Al-Bad’ wa al-târîkh, Vol. 5, p. 17).
Comment pouvons-nous accepter les propos de Moqaddasî dès lors que la première émigration en Abyssinie a eu lieu cinq ans après la mission, ce qui implique que Roqayya se soit mariée à ‘Othmân à l’âge de deux ou trois ans ?!
Troisièmement, certains rapporteurs de hadiths ont mentionné : « Abû Lahab, après la descente de la sourate Al-Masad (111), a ordonné à ses fils de divorcer de Roqayya et d’Omm Kolthûm. » Cette sourate est descendue après la première émigration en Abyssinie. Aussi, comment est-il possible que Roqayya divorce du fils d’Abû Lahab après la première émigration en Abyssinie alors qu’elle est censée accomplir cette émigration avec ‘Othmân ?! Le cas d’Omm Kolthûm est similaire, aussi il n’est nul besoin de s’étendre davantage.
back to 1 On appelle souvent le Prophète (s) Abû al-Qâsem (le père de Qâsem).
back to 2 « L’époque de l’ignorance » ou époque préislamique.
Références :
________________________________________________ Al-Sahîh min sîra al-Nabî al-aazâm, Vol. 2 ; Yûsufî Gharawî Mohammad Hâdî, Mûsû?a al-târîkh al-islâmî, Vol. 1.