L’unanimité, la bonne innovation et fêter la naissance du Prophète Mouḥammad(sws)

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître Mouḥammad Al-’Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’Islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier Mouḥammad.

Allāh Al-`Aliyyou l-Qadîr dit dans Son Livre Honoré :

وَمَنْ يُشَاقِقِ الرَّسُولَ مِنْ بَعْدِ مَا تَبَيَّنَ لَهُ الْهُدَى وَيَتَّبِعْ غَيْرَ سَبِيلِ الْمُؤْمِنِينَ نُوَلِّهِ مَا تَوَلَّى وَنُصْلِهِ جَهَنَّمَ وَسَاءَتْ مَصِيراً

qui signifie que « Celui qui s’oppose au Messager après que lui soit montrée Sa bonne guidée, et suit autre que la voie des croyants, ne sera pas préservé du châtiment et Allāh le fera entrer éternellement en enfer, et quel mauvais devenir » [Sôurat An-Niçâ’ ‘âyah 115]

Mes frères de foi, cette ‘âyah honorée est une preuve que celui qui veut être sauvé doit s’attacher à la voie des croyants, c'est-à-dire à ce sur quoi sont unanimes les savants des musulmans et que celui qui s’est détourné de cela, sa rétribution sera l’enfer et quelle mauvaise finalité.

Il est parvenu aussi dans un hadith dont la chaîne de transmission s’arrête à un compagnon (hadîth mawqoûf) que le compagnon glorieux `Abdou l-Lâh bnou Mas`oûd a dit : « Ce que les musulmans considèrent comme bien – c'est-à-dire qu’ils ont été unanimes à le considérer bien – alors il est bien selon le jugement de Allāh et ce que les musulmans considèrent comme mauvais, alors il est mauvais selon le jugement de Allāh ». Et parmi l’ensemble des choses que la communauté considère comme bonne, mes bien-aimés, et que la communauté a été unanime à considérer comme étant une chose que la religion incite à faire, il y a les festivités à l’occasion de la commémoration de la naissance du Prophète. En effet, cela fait partie des actes de bien éminents pour lesquels celui qui les fait est récompensé, et ce en raison de ce que cela comporte comme manifestation de joie et réjouissance par sa naissance honorée. Et même si cette célébration ne se faisait pas durant la vie du prophète, cela fait partie des bonnes innovations sur laquelle les savants de la communauté se sont accordés sur le fait qu’elle est autorisée.

La première fois que ces festivités ont eu lieu, c’est dans les débuts du septième siècle de l’hégire, cela fut instauré par le savant pieux Al-MouDHaffar gouverneur de ‘Irbil ; il a réuni à cet effet beaucoup de savants de son époque et ils ont alors considéré son acte comme bien, ont fait son éloge et ne l’ont pas du tout blâmé pour son acte. Il en fut de même des savants qui sont venus après eux, mes bien-aimés, aucun d’entre eux n’a renié l’acte de cette célébration jusqu’à ce qu’apparut dans le siècle passé un groupe d’anthropomorphes (ceux qui prétendent que Allah serait un corps), qui renient le tawassoul, ils ont renié le fait de célébrer le Mawlid d’un fort reniement. Ils ont en fait renié ce qu’a considéré comme bien la communauté entière, pour plusieurs époques successives et ont prétendu, du fait de leur ignorance et leur arrogance au sujet de la religion, que ce serait une bid`ah d’égarement (une mauvaise innovation) et ont pris comme argument un hadîth qu’ils ont considéré hors de son contexte, ce ḥadīth étant « koulla mouHdathatin bid`ah » et ont voulu par là duper les gens. Il est à noter que c’est un ḥadīth ayant une forte chaîne de transmission sauf que sa signification est que ce qui a été innové après le prophète alors c’est une mauvaise innovation sauf ce qui est en accord avec la Loi de l’islam car dans ce cas, cela ne sera pas quelque chose de blâmable. Ainsi, du terme koull (« tout » en français), il est visé ici « la plupart » et non pas la généralité sans exception. En effet, il est rapporté dans un ḥadīth ayant une forte chaîne de transmission et cité dans ṣaḥīḥ Mouslim et autre, que le Messager de Allāh a dit :

 مَنْ سَنَّ في الإسْلاَم سُنَّةَ حَسَنَةَ فَلَهُ أَُجْرُهَا و أجْرُ مَنْ عَمِلَ بِهَا مِنْ بَعْدَهُ مِنْ غَيْرِ أَنْ يَنْقُصَ مِنْ أُجُورِهِم شَيءٌ

ce qui signifie : « celui qui instaure dans l’Islam une bonne innovation, il en aura la récompense et une récompense semblable à celle de celui qui la pratiquera après lui sans que rien ne soit diminué de leurs récompenses ».

Pour cela, l’Imam Ach-Châfi`iyy, que Allāh l’agrée, a dit : « la bid`ah (l’innovation dans la religion) est de deux sortes : une bonne et une blâmable, celle qui est en accord avec la Sounnah est bien et celle qui la contredit est blâmable », ceci ayant été rapporté de lui par l’Imâm Al-Bayhaqiyy et d’autres.

Ensuite comment, ô vous gens de compréhension, ces gens disent-ils au sujet de la réunion des musulmans pour la récitation du Qour’ân, l’évocation de Ar-Raḥmān et l’éloge de Mouḥammad le Maître des créatures conformément à ce que Allāh a agréé de faire, que son Messager a incité de faire et que la communauté a accepté avec satisfaction, que ce serait une bid`ah d’égarement ? Comment osent-ils avoir le culot de dire cela ?! N’ont-ils pas entendu Sa parole ta`ālā :

  ﴾فَاقْرَءُوا ما تَيَسَّر مِنَ القُرْءَانِ﴿

ce qui signifie : « récitez ne serait-ce qu’un peu du Qour’ân », [Soûrat Al-mouzammil ‘âyah 20] et Sa parole `azza wa jall :

  ﴾يا أَيُّها الَّذِينَ ءَامَنوا اذَكُرَواْ الله ذِكْرًا كَثِرًا﴿

Ce qui signifie : « Ô vous qui avez cru, évoquez beaucoup Allāh » [Soûrat Al-‘aḥzâb ‘âyah 41]. N’est-ce pas qu’il est cité l’éloge du Prophète dans le Qour’ân honoré ? En effet, Allāh dit de Son bien-aimé, l’élu :

 ﴾ وَ إِنَّكَ لَعَلى خُلُقٍ عَظِيمٍ﴿

Ce qui signifie : « Et certes, tu as les caractères éminents » [Soûrat Al-qalam/ ‘âyah 4] et Il dit, soubḥânah, Celui que l’on exempte de toute imperfection :

  ﴾وَمَا أَرْسَلْنَاكَ إِلاَّ رَحْمَةَ لِلْعَالَمِينَ﴿

Ce qui signifie : « Et Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour les mondes ». [soûrat Al-anbiyâ’ ‘âyah 107]

De plus, ô vous mes bien-aimés, n’est-il pas parvenu dans la Sounnah pure aussi ce qui indique la permission de faire l’éloge du Prophète, que ce soit en assemblée ou en étant seul, avec le douff ou sans le douff, dans une mosquée ou en dehors d’une mosquée ? N’est-ce pas qu’il est confirmé dans les ḥadīth ayant une forte chaîne de transmission que des gens de l’Abyssinie dansaient dans la mosquée du Messager de Allāh et faisaient son éloge dans leur langue ; c’est alors que le Messager de Allāh a demandé ce qu’ils disaient. On lui dit qu’ils disaient « Mouḥammad est un homme vertueux » [rapporté par ‘AHmad et Ibnou Hibbân], il ne leur répliqua point pour cela. N’est-ce pas que Al-`Abbâs bnou `abdi l-MouTTalib, l’oncle paternel du Prophète lui a dit : « Ô Messager de Allāh, j’ai fais ton éloge par des vers de poésie » alors le Messager de Allāh صلى الله عليه(آله) وسلّم a dit :

« قُلْها لاَ يَفْضِضُ الله فَاكَ »

Ce qui signifie : « Dis-les, que Allāh te protège ta bouche de perdre ses dents ». Il s’est mis alors à réciter la poésie dont le début est : "Ton degré éminent était connu avant ta naissance, Quand au paradis on rassemblait des feuilles" Et dont la fin est : "Et toi quand tu es né la terre s’est éclairée Et les horizons se sont par ta lumière illuminés"

Le Messager de Allāh صلى الله عليه وسلّم ne l’a pas empêché et ne lui a pas interdit de dire cela. Il ne lui a pas dit « c’est interdit de faire mon éloge » mais au contraire il a considéré cela comme une bonne chose de la part de Al-`Abbâs et a invoqué en sa faveur afin que Allāh préserve ses dents. Allāh les lui a donc protégées par les bénédictions de l’invocation du Prophète éminent puisque Al`Abbâs décéda à l’époque du califat de `Outhmân bnou `Affân que Allāh l’agrée à l’âge de quatre vingt huit ans en ayant perdu aucune dent ni molaire de sa bouche.

Écoutez aussi mes frères ce que le ḥâfiḍh As-souyoûttiyy a dit lorsqu’il fut interrogé au sujet du Mawlid honoré dans la lettre qu’il nomma « la bonne visée dans le fait de célébrer le Mawlid » ; il a dit, écoutez bien, : « La base même de l’acte du Mawlid qui est la réunion des gens et la récitation ne serait ce qu’un peu du Qour’ân et la citation des nouvelles rapportées dans les débuts de l’histoire du Prophète et de ce qui s’est produit comme signes éclatants lors de sa naissance, ensuite de leur présenter un peu de nourriture qu’ils mangeront et repartiront et sans rajouter à cela, fait partie des bonnes bid`ah pour lesquelles celui qui les accomplit sera récompensé et ce en raison de ce que cela comporte comme glorification du degré du Prophète et de manifestation de joie et réjouissance suite à sa naissance honorée ».

N’ayez pas peur, esclaves de Allāh, que Allāh vous fasse miséricorde, des paroles de ceux qui renient le tawassoul, ceux qui sont privés de la grâce d’aimer notre Prophète, le messager de notre Seigneur, que Allāh lui accorde ce qu’il accorde de mieux comme degré et apaise son cœur quant à ce qu’il craint pour sa communauté, ceux qui prétendent que mes grands-parents ainsi que vos grands-parents, que mes ancêtres et les ancêtres de tous les musulmans sur la terre entière étaient sur l’égarement dans leur célébration du Mawlid honoré jusqu’à ce qu’eux soient venus et ont su la vérité. Ces gens-là sont ignorants au sujet du Créateur, privés d’avoir de l’amour pour le prophète honoré, ne soyez donc pas dupés par leurs faux arguments et ne prêtez aucune considération à leur blâme des festivités du Mawlid, fêtez le Mawlid honoré et récitez le Qour'ân, lisez ce qui s’est produit lors de sa naissance et ce qui est apparu comme signes éminents, faites son éloge avec une bonne intention, glorifiez son haut rang et ne prêtez aucune attention à ceux qui blâment ou renient cela.

Voici le Prophète Mouḥammad, le meilleur des humains Et leur prophète et par qui ‘Adam s’est honoré Il est à Médine dans sa tombe Réellement et entend celui qui lui passe les salutations Que Allāh lui accorde en degrés davantage d’élévation Chaque fois que se réjouit celui qui fredonne son nom.

Je finis en demandant à Allāh qu’Il me pardonne ainsi qu’à vous.

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allāh, le Créateur du monde.