A quoi sert la philosophie ?
A quoi sert la philosophie ?
Author :
Rezâ Dâvarî Aradakânî
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A quoi sert la philosophie ? La question qui se demande à quoi sert la philosophie, et d’une manière générale les autres questions du même type semblent être propres à notre époque, car aujourd’hui tout ce qui est doit servir à quelque chose, être consommé et produire des effets. Cependant, de quelle efficacité s’agit-il et à quoi revient-elle ? Lorsque l’on demande à quoi sert la philosophie, voici ce que cela dénote :
1- L’existence s’est changée en accident.
2- L’ordre des choses est déterminé selon leur valeur.
3- Même dans le cas où cet ordre en vient à être troublé, la chose que l’être humain a employée et consommée n’est pas prise en compte.
Rapport entre philosophie et application La physique n’est pas séparée de la technique et par conséquent, personne ne demande à quoi elle sert, même si sur un certain plan, le niveau d’enseignement de la physique présente une grande différence avec celui de l’industrie et de la technique, aussi les savants ne parviennent-ils pas toujours à tirer profit de leurs connaissances. Pourtant, du fait que la physique a d’une manière générale une valeur technique et se présente foncièrement comme une science appliquée, il n’est pas nécessaire que nous nous demandions à quoi elle sert. Si dans certains pays la physique ou les autres savoirs n’ont pas le rendement qu’ils devraient avoir, c’est parce qu’ils ne se trouvent ni à leur place ni dans leur univers. De fait, il est possible qu’un savant bengali, syrien ou iranien accomplisse des travaux importants aux Etats-Unis ou en Europe occidentale, alors que dans son propre pays il ne parvient pas à être aussi efficient qu’il le devrait en matière de recherche scientifique et de développement scientifique et technique. C’est justement dans ce cas de figure que les politiciens et les savants doivent s’interroger sur la fonction de tels savoirs, or cette question est moins souvent formulée.
Lorsqu’une science dont le rang suppose une application et une efficacité perd de son efficience et que personne ne demande à quoi cela est dû, le fait de s’enquérir sur l’utilité de la philosophie prend un sens tout particulier. Il se peut que celui qui s’interroge ainsi sache quels savoirs et quelles sciences peuvent être applicables et efficients, et qu’il sache également que la philosophie ne fait pas partie de leur catégorie, et qu’il ait même découvert sous quelles conditions les savoirs appliqués cessent d’être applicables. Dans ce cas, la question qu’il pose témoigne de sa vivacité d’esprit et de son intention d’avancer.
Seulement parfois, sans prêter attention aux degrés, certains pensent que tout ce qui est doit « servir », et que tout ce qui ne sert pas doit être rejeté. Ainsi, lorsque ceux-ci demandent à quoi sert la philosophie, il est probable qu’ils se demandent en réalité pourquoi on ne s’en débarrasse pas. En vérité, si la philosophie n’est pas efficace, pourquoi tous ces gens s’y opposent-ils ? Pensent-ils qu’il s’agit là de futilités ? Il existe quantité de futilités auxquelles personne ne s’oppose. En outre, s’ils ne s’opposent pas ces futilités, ils ne s’en détournent pas non plus. Non, la philosophie n’est pas futile ; mais si nous affirmons cela, tout en acceptant qu’elle ne serve pas à la vie quotidienne, il nous faut réfléchir et nous demander d’où cette idée provient, quel rapport cela a avec moi et quelles en sont les conséquences en ce qui me concerne.
L’effet imperceptible de la philosophie Reconnaissons pour le moment que si la philosophie a un effet, cet effet ne fait pas partie de la catégorie de ceux que nous connaissons. Cet effet ne peut être constaté et connu par tout regard et par toute intelligence. L’effet de la philosophie est imperceptible et c’est pour cette raison que certains la considèrent généralement comme superflue et futile, et que les philosophes semblent étranges et seuls. Bien entendu, leur étrangeté et leur solitude ne viennent pas toujours de l’ignorance des autres. Même lorsqu’ils font l’objet d’une certaine attention, ils n’en demeurent pas moins étranges. Les penseurs et les philosophes ont constamment suscité la persécution et l’inimitié chez les gens intéressés par l’apparence, qui ne voient même que cela comme les paradeurs, les politiciens, parce que l’usage que font les philosophes de l’intelligence appliquée aux choses diffère de celui des autres, et probablement aussi parce qu’ils parlent d’un monde qui est autre que le monde de tous les jours.
Platon dit que le monde de tous les jours fait de l’ombre au véritable monde et le voile. Le lien qui relie ces deux mondes est ténu et invisible, mais il est solide et permanent. Nous avons souligné que tout le monde n’est pas à même de connaître cet effet, mais c’est si on utilise l’intelligence dont tout le monde parle qu’on ne peut connaître la philosophie et son effet. Cet effet n’est pas une chose que l’on perçoit au moyen de la raison ordinaire. Cependant, les gens de connaissance le connaissent plus ou moins et sont même capables de le dévoiler à ceux qui sont attachés et préoccupés par le savoir – et non à ceux qui ne font qu’en parler et qui pensent que le savoir n’est qu’un moyen de parvenir à d’autres fins.
Les groupes occupés à l’étude de la philosophie Les œuvres philosophiques sont abordées par deux écoles de savants et d’érudits ; les premiers sont ceux qui s’ils le peuvent, lisent les œuvres d’un philosophe et les apprennent, ils en acceptent tous les thèmes et entrent dans l’école de ce philosophe. Les seconds n’acceptent pas tout ce qu’ils apprennent mais ils en perçoivent bien la signification et ainsi ils parlent la même langue que leur maître et lui sont associés. Ces deux groupes de gens sont instruits en philosophie de même que la philosophie opère un effet sur eux, seulement, les premiers se sont soumis à tout ce qu’ils ont appris tandis que les seconds se posent des questions.
Mais en vérité, sur lequel de ces deux groupes l’influence du philosophe enseignant est-elle plus importante ? La réponse que l’on peut donner avant même de réfléchir est que ceux qui ont cautionné tous les thèmes se trouvent davantage sous influence, mais en fait, il en va tout autrement.
La relation entre la philosophie et les autres branches du savoir On ne peut considérer la philosophie comme une branche du savoir parmi les autres branches ; la philosophie n’est pas un savoir dont on étudie les thèmes pour les apprendre et les utiliser ici ou là. Ceux qui prétendent que la philosophie est vaine et superflue la situent parmi les autres savoirs, et voyant que l’on ne peut obtenir avec elle le profit que l’on retire avec les autres savoirs, ils la jugent ainsi. D’une part, si la philosophie se trouvait au même rang que les autres savoirs, il faudrait qu’elle soit comme eux, "efficace", c'est-à-dire avoir un pouvoir transformateur sur le monde matériel, or ce n’est pas le cas. D’autre part, ceux qui ont trop d’attentes vis-à-vis de la philosophie ne savent pas de quoi il s’agit, et statuent ainsi sur elle, prenant leur propre perception pour de la compréhension.
Celui qui a étudié la chimie ou l’ingénierie mécanique dispose d’une position déterminée et claire. La société moderne a besoin de savants en physique, de psychologues, de bibliothécaires, d’enseignement et d’éducation. Cependant les savants qui connaissent par exemple les « preuves de la participation spirituelle de l’existence », ou qui ont correctement étudié le Shifâ du Shaykh al-Raïs (1) , La morale de Spinoza, La critique de la raison pure de Kant et la Phénoménologie de l’esprit de Hegel, et qu’ils l’enseignent, à quoi servent-ils et quelle position occupent-ils ? Selon toute vraisemblance, ils doivent enseigner et transmettre aux autres ce qu’ils ont appris. Mais que doivent faire ces autres de ces enseignements, à quoi cela peut-il leur servir ? Ceux-là transmettront nécessairement leurs connaissances aux générations suivantes, et le cycle pourra ainsi perdurer.
On peut donc statuer sur une première chose : la philosophie ne semble avoir de fin qu’en elle-même et n’est pas enseignée pour autre chose que constituer sa fin en soi. Ainsi, la philosophie n’est pas utile en soi et il est donc vain de se demander à quoi elle "sert". Pourtant, malgré ces descriptions, il est difficile d’avancer que la philosophie est une quête des plaisirs, et si quelqu’un l’affirmait cependant, il devrait alors le prouver.
Ce que nous savons pour le moment, c’est que la philosophie constitue le moyen de parvenir à autre chose.
On peut comprendre cette formulation de deux façons : l’une étant que la dignité de la philosophie est trop élevée pour servir de moyen de parvenir à des buts ordinaires et quotidiens. L’autre, que si la philosophie ne nous conduit pas vers ces fins, elle ne sert donc à rien. A celui qui se sera référé à la deuxième, il faudra demander si toute chose doit constituer un « moyen », et si c’est le cas, le moyen de parvenir à quoi exactement ? Et s’il n’est absolument pas question de désir et de dessein, la notion même de moyen n’a plus de sens. Lorsque la philosophie ne constitue pas un moyen d’une part, et ne peut être considéré comme une quête des plaisirs de l’autre, on peut aisément la voir comme une chose superflue et vaine.
Ceux qui goûtent la véritable philosophie Mais alors, faut-il éviter la philosophie ? Faut-il fermer les cours de philosophie ? Et dans le principe, pourquoi des groupes de gens étudient-ils la philosophie ? Nous avons dit que les jeunes philosophes constituent deux groupes : ceux qui enregistrent l’opinion d’un philosophe, l’acceptent et considèrent invalide ce qui en diffère, et ceux qui regardent la philosophie avec un esprit de recherche et dont certains deviennent de véritables philosophes Par exemple, Leibnitz et Pascal ont mieux compris la philosophie de Descartes que leurs contemporains, ils ne répètent cependant pas ses thèmes et ne s’occupent pas de leurs détails. Ils sont plus cartésiens encore que ceux qui répètent l’opinion de Descartes, de même que Mîrdâmâd et Mullâ Sadrâ ont davantage avancé que les philosophes de leur époque dans la voie qu’avaient ouverte Fârâbî, Ibn Sînâ et Suhrawardî.
Il n’est pas question pour nous d’approuver un groupe et de juger l’autre superflu ; ces deux groupes doivent être, c'est-à-dire que la philosophie doit être enseignée pour que, ne serait-ce qu’un groupe restreint, puisse exister et poursuivre la voie de la philosophie. Si le cours de philosophie devait fermer, où pourra-t-on trouver ce groupe ? Ainsi, parmi la communauté qui étudie la philosophie, il se trouvera forcément un groupe qui prendra tout au pied de la lettre, qui apprendra les énoncés, répétera les arguments et qui ne franchira cette étape que dans le cadre de la limitation.
Il est possible de trouver partout des gens ayant étudié soit Platon, Aristote, Thomas d’Aquin, Ibn Sînâ, Suhrawardî ou Mulla Sadrâ, Descartes, Kant, Hegel, Nietzsche et même Heidegger, et qui connaissent dûment l’une de ces philosophies, étant de surcroit capables de la défendre, or, maintes fois, c’est l’apparence du discours qu’ils prennent en compte parce qu’en réalité, ils n’ont pas bien compris ni ne connaissent l’origine, les arguments et les conclusions de leurs discours. Autrement dit, ils ne savent pas à quoi s’accorde la philosophie qu’ils ont approuvée et à quoi elle ne s’accorde pas.
Leurs actes, leurs comportements, leurs paroles morales et politiques ne s’accordent pas non plus à la philosophie qu’ils ont étudiée – ce sont même des incompatibilités que nous pouvons observer – et il est même possible qu’en ce qui concerne les questions politiques et sociales, ils tournent vers où le vent souffle car de fait, ce n’est pas la philosophie qu’ils ont étudié qui leur donne la vision politique et sociale qu’ils professent.
Il se trouve partout dans le monde des gens qui connaissent l’opinion des philosophes. Ils énoncent correctement les arguments du pour et du contre et les enseignent à leurs élèves – et bien entendu, cet héritage qu’ils laissent, représente une véritable aubaine – mais ils n’ont en revanche aucune vision concernant les questions publiques et sociales, ou alors ils tiennent sur ces sujets des propos qui n’ont rien à voir avec leur opinion philosophique. Et s’ils entrent en politique, ils font le plus souvent des déclarations ordinaires et ne se distinguent en rien de ceux qui ont reçu un enseignement technique ou médical.
Dans ce cas, ces derniers n’ont-ils pas le droit de dire que la philosophie se lie à la politique et à la société d’un lien équivalent que celui qui lie la médecine à la mécanique, avec cette différence que la médecine et la mécanique ont leur utilité et font preuve d’efficacité, tandis qu’il n’est pas évident de savoir à quoi la philosophie sert ?
Autrement dit, ils peuvent dire : « Concernant les questions générales de politique et de société, nous ne sommes pas inférieurs à ceux qui connaissent la philosophie, en plus, en dehors de ces questions, nous sommes médecins et ingénieurs, tandis qu’eux ne réalisent rien ! Alors, à quoi sert la philosophie et en quoi en avons-nous besoin ? »
Ceux qui ne voient la philosophie que dans l’existence de ceux qui en sont doctes, et uniquement dans leur existence, ne parviennent généralement pas à trouver la voie pour faire exister et enseigner la philosophie. Toutefois, personne ne s’oppose ouvertement et formellement à la philosophie, car il ne s’agit pas d’une tâche aisée. Il faut avoir un accès à la philosophie avant de pouvoir s’y opposer. L’inimitié est une autre affaire.
L’ensemble de ceux qui ne voient que les apparences et gardent le regard étroit sont ennemis de la réflexion. Ils s’opposent à la philosophie, qui met à mal les coutumes intellectuelles et montre à l’occasion le caractère infondé de ces coutumes ou le fait qu’elles le deviennent. Si on leur demande pourquoi ils s’opposent à la philosophie ils désignent des philosophies qui ont été apprises. Cependant, ils n’ont en réalité pas peur de cette philosophie et n’ont aucune inimitié envers elle, au contraire ils s’écartent pour la laisser passer ; leur ennemie, c’est la philosophie qui évoque l’éloge de l’avenir ou qui du moins utilise le même langage que les intellectuels et les avant-gardistes.
L’entrée dans le monde des penseurs et des philosophes Ainsi, la philosophie comporte deux niveaux et degrés. Dans l’un d’eux, on enseigne comme pour les autres savoirs. Ce type d’enseignement est particulièrement important car il assure une introduction au langage des penseurs. Bien sûr, la plupart de ceux qui étudient la philosophie ne dépassent pas cette introduction. Cependant, l’existence de ce groupe est utile et profite à la sauvegarde et à la divulgation des thèmes. Pourtant, la philosophie ne se résume pas à cet enseignement. Au contraire, le philosophe acquiert en les parcourant une capacité, une envergure, une aptitude lui permettant de voir dans les paroles de Platon ce que les autres ne voient pas, et de percevoir un chant que les oreilles ordinaires ne perçoivent généralement pas…
L’étude des œuvres philosophiques doit faire pénétrer l’étudiant dans un monde que les penseurs ont apprêté et dans lequel ils échangent des discours. Aussi, les études préparatoires sont faites pour parvenir à ce monde, et si au sein de mille étudiants en philosophie, un seul y parvient, on peut s’estimer heureux car le travail qui va provenir de ce seul étudiant dépasse ce qui résultera de celui de milliers d’ingénieurs et de spécialistes. Ceux qui ont achevé leurs études à l’université sont, dans le meilleur des cas, utiles à leur époque et prennent en charge les travaux inhérents aux affaires ordinaires de la vie quotidienne, ils les accomplissent et sont en cela efficients. Le philosophe pour sa part, est le maître de l’avenir, c’est lui qui voit ce qui ne va pas dans le monde et fonde le monde à venir.
De ce fait, il n’est pas exact de comparer la position du philosophe à celle du savant – dans la définition actuelle du terme – comme on ne peut comparer leur savoir, car le savoir du savant est transmissible et comporte une efficacité déterminée et limitée, tandis que le philosophe parvient à un niveau qui ne s’apprend pas et qui pour le moins ne peut être transmis et enseigné par les voies et les méthodes ordinaires. Platon dit à propos de sa propre philosophie :
« … Ces objets ne sont pas comme les autres objets du savoir qui peuvent être décrits et exposés au moyen d’expressions et de mots ordinaires. Ce n’est au contraire qu’au terme du débat, de discussions consécutives à leurs propos, dans le rayonnement de l’assistance intérieure et intellectuelle, que l’idée s’éclaire dans le for intérieur de l’être humain, comme un feu surgissant d’une étincelle. C’est là que sa voie s’ouvre et qu’elle peut se développer. » (Lettre VII).
La philosophie et ce qui prélude à l’apparition des choses La philosophie ne peut être comprise que dans le cadre de l’utilisation d’un langage commun. Cependant, que nécessitent ce langage commun et cette compréhension et pourquoi faut-il les vouloir ? Cette requête ne consiste pas à vouloir une chose qui permettrait de compenser les nécessités quotidiennes, elle ne prend pas la forme d’une règle destinée à faire pour le mieux.
La nécessité de la philosophie est une nécessité historique. La civilisation européenne moderne n’aurait pas fait son apparition sans la philosophie, mais il ne faut pas en tirer la conclusion que pour obtenir la modernisation et le développement social et économique, il faut placer l’enseignement et la vulgarisation de la philosophie au sommet du programme de développement, pour ainsi parvenir à l’épanouissement politique et économique. Une philosophie enseignée à des fins de développement correspond à cette écale de la philosophie, à cette philosophie transmissible, et elle ne comporte aucun effet sur le développement social et économique.
Autrement dit, la philosophie ne constitue pas un moyen, et personne ne peut aller quelque part en faisant de la philosophie un moyen d’y parvenir. Il se peut que la philosophie puisse fixer le point de départ, le terrain favorable ou la condition de l’apparition des choses, or le point de départ, le terrain favorable et la condition ne sont pas des moyens. De la même manière, si quelqu’un n’a pas baigné dans la réflexion, il ne peut apprendre la plupart des choses ni rien entreprendre. Lorsque la philosophie paraît, elle apporte des aptitudes et produit une révélation.
A propos de la question de « l’enseignement et la culture », il faut avoir à l’esprit cette réalité que l’enseignement est autre que des conditions matérielles, il comporte des conditions intellectuelles et c’est à ces conditions qu’il faut penser. Ce « il faut » n’est ni une obligation ni un commandement, et on ne peut penser les conditions intellectuelles et l’esprit de l’enseignement et de l’éducation de manière artificielle. Cependant, si cette réflexion se présente, elle peut être prise comme l’amorce de la réussite en matière d’enseignement, ou autrement dit, la philosophie peut constituer le ferment de la réflexion.
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Références : Rezâ Dâvarî Aradakânî, Culture, sagesse et liberté, pp. 21-28. Editions Shâqî, 1999.
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